Ilétait une fois dans l'Ouest. Accueil; Films; Action Western; Il était une fois dans l'Ouest; sources : IMDb / TMDb / Allocin é. Résumé. Alors qu'il prépare une fête pour sa femme, Bet McBain est tué avec ses troisL'homme s'écroule en pleine course. Frappé d'une balle tirée de nulle part. Sa fille gît à ses côtés. Elle a été abattue la première. Descendu précipitamment d'une carriole, son fils est, lui aussi, fauché dans son élan. Après trois coups de feu mortels, le silence tombe sur la ferme des McBain. Un gamin sort en courant de la maison. Il a 7 ou 8 ans. Pas plus. C'est Timmy, le dernier de la famille. Il tient une peluche à la main, s'arrête devant la porte, terrorisé. Cinq hommes apparaissent d'on ne sait où. Ils portent des cache-poussière, ces longs manteaux qui les font ressembler à des fantômes. Tenus en main, les fusils sentent encore la poudre. Les tueurs s'avancent vers l'enfant. La caméra suit le chef de la bande de dos, à hauteur d'épaule. Impossible de voir son visage. Il donne l'impression de se déplacer au ralenti. L'homme s'arrête à quelques mètres de Timmy. La caméra le dépasse lentement, le frôle, le cadre de trois quarts. Le visage est sali par la poussière. La joue déformée par une chique. La bouche rayée par un sourire cynique. Le temps s'arrête. Son regard bleu, limpide, accentue le malaise. Un regard que tout le monde reconnaît. LIRE AUSSI >> Les Huit Salopards et The Revenant il était encore une fois dans l'Ouest Offre limitée. 2 mois pour 1€ sans engagement Henry Fonda. La bonté personnifiée. Les valeurs de l'Amérique montées sur deux jambes. Le jeune Abraham Lincoln pour John Ford, le Faux coupable chez Hitchcock, le juré intègre de Douze Hommes en colère. Quelques secondes plus tard, cet homme, ce héros, dégaine son revolver et abat froidement le gamin. Le spectateur a déjà pris une bonne claque en voyant Fonda à la tête de sa bande de cache-poussière. Il en prend une seconde, plus violente, lorsque ce même Fonda se transforme en tueur d'enfant. Le rêve s'écroule. La conquête de l'Ouest se teinte de noir. Une page se tourne. Sergio Leone a réussi. Il était une fois dans l'Ouest vient de marquer l'histoire du cinéma. Et affirme, également, l'importance du film de genre comme vecteur des représentations politiques du monde. "Je voulais réaliser un ballet de mort en prenant comme matériaux tous les mythes ordinaires du western traditionnel le vengeur, le bandit romantique, le riche propriétaire, le criminel, la putain, dit-il à Noël Simsolo 1. A partir de ces cinq symboles, je comptais montrer la naissance d'une nation." Sergio Leone est, à l'époque, le seul réalisateur à proposer un cinéma global, mondial, et à marier toutes ses influences européenne, américaine et asiatique. Une banalité aujourd'hui. Une révolution à l'époque. Aux portes du paradisLe réalisateur est un enfant de la balle, ce qui va plutôt bien à un amateur de westerns. Son père, Vincenzo Leone est d'abord comédien sous le pseudonyme de Roberto Roberti, puis réalisateur. Sa mère, Bice Walerian, de son vrai nom Edvige Valcarenghi, est actrice. Ensemble, mais chacun d'un côté de la caméra, ils tournent, en 1913, La vampire indienne, premier western italien de l'histoire. Autant dire que bébé Sergio, né le 3 janvier 1929, boit du cinéma dès le biberon. Dans la cour de l'école, il s'amuse à jouer aux cow-boys et à imiter Errol Flynn ou Gary Cooper. Il découvre aussi les burattini, nom donné aux marionnettes napolitaines. "Pendant nos séances de travail avec Bernardo [Bertolucci] et Sergio pour trouver l'histoire d'Il était une fois dans l'Ouest, nous jetions tous les trois nos idées sur la table, se souvient Dario Argento, coscénariste du film, aujourd'hui réalisateur. Puis, Sergio se levait et mimait tous les personnages. C'est ainsi que sont nées les plus belles scènes du film, comme le duel final, où Fonda fait un demi-tour complet sous l'impact de la balle pour venir mourir à deux centimètres de la caméra." Ce sens du spectacle - une seconde nature - lui ouvre les portes du paradis. Devenu, dans les années 50, le meilleur assistant-réalisateur d'Italie, Sergio Leone travaille avec ses compatriotes, bien sûr, mais également avec les réalisateurs américains venus tourner à Cinecittà . Il met le feu à Rome dans Quo Vadis, de Mervyn LeRoy et Anthony Mann, assiste Raoul Walsh pour les scènes de bataille d'Hélène de Troie, de Robert Wise, et emballe la course de chars du Ben-Hur de William Wyler. Du bruit, de la fureur, déjà . De film en aiguille, en 1960, Sergio Leone passe à la réalisation. D'abord un péplum, Le Colosse de Rhodes. Mais les échecs conjugués de Sodome et Gomorrhe, de Robert Aldrich, et du Guépard, de Luchino Visconti, plongent l'industrie cinématographique dans la crise. Les gros budgets sont à la diète. Maciste et Néron retournent aux oubliettes. Un nouveau genre arrive alors d'Allemagne via les adaptations des livres de Karl May, père de l'Indien Winnetou le western européen. Leone saute sur l'occasion, monte une coproduction avec l'Italie, l'Allemagne et l'Espagne, prend un nom américain, Bob Robertson - le "fils de Robert", en hommage au pseudonyme de son père - et choisit d'adapter, dans la poussière et les ponchos, Yojimbo, d'Akira Kurosawa, dans lequel un homme s'interpose entre deux bandes pour les réduire au silence. Le public acclame Pour une poignée de dollars. Et fait un triomphe au reste de la trilogie. Mais Leone veut déjà passer à autre chose. Il en a marre du western. Basta cosi. Tous les producteurs américains lui déroulent le tapis rouge. Il leur propose l'adaptation de The Hoods, un roman de Harry Grey, de son vrai nom Harry Goldberg, qui suit, à partir du début du XXe siècle, l'ascension de quatre petits malfrats. Son but plonger l'Amérique dans le film noir. Mais personne ne veut de cette histoire. On lui réclame un western. Le patron de Paramount, plus malin que les autres, lui laisse carte blanche, chose exceptionnelle à Hollywood. Et Leone cède. L'oeil bleu d'Henry Fonda"Pour Il était une fois dans l'Ouest, Sergio voulait se démarquer de ses westerns précédents, rappelle Dario Argento. Il souhaitait un film plus raffiné, plus mystérieux, avec une femme parmi les personnages principaux. Il a donc changé de scénaristes et nous a choisis, Bernardo et moi. J'étais critique de cinéma, j'avais 27 ans. Bernardo [27 ans également] avait réalisé un film, Prima della rivoluzione." Argento adore le cinéma d'aventure, Bertolucci connaît le western américain sur le bout du doigt. Ils discutent et déroulent les hommages - Le train sifflera trois fois pour la scène d'ouverture dans la gare, Johnny Guitare pour le personnage de Bronson, Le Cheval de fer, de John Ford... Le sujet se met en place. Il est temps de penser au casting. Pour le rôle de Frank, le tueur, Leone n'a qu'un nom en tête Henry Fonda. L'acteur ne le connaît pas, mais son ami Eli Wallach, le truand du Bon, la brute et le truand, lui dit beaucoup de bien du cinéaste. Fonda accepte après avoir vu la trilogie. Le premier jour du tournage, la star débarque avec des favoris noirs, une grosse moustache et des lentilles marron. Une vraie tête de méchant, selon lui. Le réalisateur lui demande gentiment de tout enlever. Fonda s'exécute, pas très content. Mais, après la scène du massacre de la famille McBain, lorsque Leone filme son regard bleu, l'acteur comprend ce que veut le metteur en scène. Il était une fois dans l'Ouest, de Sergio Leone, avec Claudia DB-Paramount-Rafran-San MarcoPour le rôle de l'homme à l'harmonica, Rock Hudson et Warren Beatty lui font du pied, mais Leone veut Bronson. Il l'aura. Celui qu'il n'a pas, en revanche, c'est Eastwood. Leone souhaite donner à Clint, à Eli Wallach et à Lee Van Cleef les trois rôles de la première séquence de la gare, comme un clin d'oeil au Bon, la brute et le truand. Les deux derniers acceptent, mais Eastwood refuse. Déçu, le réalisateur engage trois autres comédiens. Un temps qui disparaîtEnnio Morricone et Sergio Leone se connaissent depuis l'enfance. Ils ont même usé les bancs de l'école ensemble. Le compositeur aux 400 bandes originales est de tous les westerns de son ami. "Leone laisse, chaque fois, la musique se frayer un chemin sur le devant de la scène, souligne Gans. Là encore, c'est inhabituel pour l'époque." Le thème de l'harmonica rend Morricone mondialement célèbre et ajoute une pierre définitive au culte de l'édifice. Chacun des quatre personnages principaux - Jill, l'Harmonica, Cheyenne, Frank - possède son propre thème et, pour la première fois, Leone fait jouer la musique sur le plateau pendant les scènes. Le tournage se déroule sans encombre, des studios de Cinecitta, en Italie, à Almeria, en Espagne, pour s'achever, au bout de quatre mois, par quelques plans à Monument Valley, aux Etats-Unis. Après six mois de montage, le film sort et se fait éreinter par la grande majorité de la critique française. Avant d'être plébiscité par le public. "L'avenir n'a pas d'importance pour nous", lance Frank à l'homme à l'harmonica avant leur duel. Effectivement. Alors que les deux hommes s'affrontent, le train arrive aux portes d'une ville en pleine construction. Le territoire des héros de l'Ouest est remplacé par une société naissante. Le pays tourne une page. Charles Bronson quitte un monde qu'il ne connaît plus et se retire de la scène. Jason Robards vient de mourir à ses pieds. Il faut maintenant partir. Un dernier regard sur un temps qui disparaît. L'homme à l'harmonica n'est plus à sa place mais il ne regrette rien. Il va juste s'en aller et laisser les hommes de bonne volonté construire un pays à venir. 1969, cette année-là 31 janvier sortie de La piscine, de Jacques Deray, qui signe les retrouvailles à l'écran de Romy Schneider et Alain Delon. 12 février Naissance du réalisateur américain Darren Aronofsky Black Swan 14 avril Oliver!, de Carol Reed, remporte cinq Oscars, dont celui du meilleur film. 23 mai If..., de Lindsay Anderson, reçoit la Palme d'or des mains du président du jury de Cannes, Luchino Visconti. 4 juin L'enfance nue, de Maurice Pialat, reçoit le prix Jean Vigo. 22 décembre mort du réalisateur autrichien naturalisé américain de L'ange bleu, Josef von Sternberg, pygmalion de Marlene Dietrich. *Conversations avec Sergio Leone, de Noël Simsolo éd. Petite bibiothèque des Cahiers du Cinéma. Article publié dans L'Express en septembre 2003. Il était une fois dans l'Ouest, de Sergio Leone, avec Henry Fonda, Charles Bronson, Claudia Cardinale... Ressortie le 28 septembre 2016. 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Ilétait une fois dans l’Ouest. , la révolution du western. Charles Bronson, «l’homme à l’harmonica», qui succède à Clint Eastwood, est
Après avoir cĂ©lĂ©brĂ© un autre Sergio en juillet dernier Sergio Corbucci, auteur de nombreux westerns spaghettis, la CinĂ©mathèque française prĂ©sente une vaste rĂ©trospective consacrĂ©e Ă Sergio Leone Il Ă©tait une fois Sergio Leone » jusqu'au 27 janvier 2019. Le rĂ©alisateur italien n'a pourtant tournĂ© que sept films en vingt-huit ans huit si l'on compte le pĂ©plum Les Derniers Jours de PompĂ©i, corĂ©alisĂ© avec Mario Bonnard en 1959. Ă€ cette occasion, on pourra redĂ©couvrir tous ses longs-mĂ©trages, mais aussi ceux qu'il a produits. Les festivitĂ©s commencent ce mercredi avec la projection Ă 20 heures de Il Ă©tait une fois dans l'Ouest dans la grande salle Henri-Langlois. Ce chef-d'Ĺ“uvre ressort Ă©galement en salle dans une version numĂ©rique restaurĂ©e, supervisĂ©e par Martin Scorsese. Enfin, il sera projetĂ© Ă quatre reprises au Festival Lumière de Lyon qui s'ouvre samedi 13 octobre. Histoire de fĂŞter comme il se doit le cinquantième anniversaire de C'era una volta il West sorti tout d'abord en Italie, en dĂ©cembre 1968 et de saluer la mĂ©moire du cinĂ©aste, fauchĂ© par une crise cardiaque au printemps 1989, alors qu'il avait Ă peine 60 ans. Il faut revenir sur la genèse et la conception de Il Ă©tait une fois dans l'Ouest, qui marque une nouvelle Ă©tape dans la carrière de Leone. En effet, le rĂ©alisateur a rĂ©volutionnĂ© un genre en transformant les règles et en dĂ©tournant les codes du western traditionnel avec sa trilogie du dollar », qui comprend Pour une poignĂ©e de dollars 1964, Et pour quelques dollars de plus 1965 et Le Bon, la Brute et le Truand 1966. Il a fait aussi de Clint Eastwood une star mondiale en le rĂ©vĂ©lant dans le rĂ´le de l'Homme sans nom, le pistolero nonchalant et taciturne. Leone arrive donc Ă la fin d'un cycle. Et se refuse Ă signer un autre western, considĂ©rant qu'il a fait le tour de la question en trois ans. La Paramount, qui va coproduire Ă grands frais son prochain film, lui laisse carte blanche. Mais elle tient absolument Ă ce qu'il tourne un ultime western – condition sine qua non pour que le studio amĂ©ricain finance son projet. C'est donc Ă contrecĹ“ur que le barbu reprend une dernière fois la route de l'Ouest. Ă€ l'Ouest, enfin du nouveau Pour se renouveler, il dĂ©cide de s'entourer de deux jeunes cinĂ©philes passionnĂ©s il demande Ă Dario Argento, qui Ă©tait alors critique de cinĂ©ma au quotidien Paese Sera, et Ă Bernardo Bertolucci, que Sergio a rencontrĂ© par hasard Ă la toute première projection de Le Bon, la Brute et le Truand, au Supercinema de Rome, le 23 dĂ©cembre 1966, de participer Ă l'Ă©laboration du scĂ©nario. Au printemps 1967, le trio se lance dans l'Ă©criture d'un premier traitement. Pour Il Ă©tait une fois dans l'Ouest, Bertolucci suggère Ă Leone de relever un nouveau dĂ©fi en crĂ©ant pour la première fois dans son Ĺ“uvre un vrai personnage fĂ©minin. Ce sera Jill Claudia Cardinale, la putain au grand cĹ“ur qui arrive de la Nouvelle-OrlĂ©ans en croyant refaire sa vie. Elle tiendra un rĂ´le dĂ©terminant dans le film et sera au centre de l'histoire. Leone souhaite aussi rendre hommage Ă tous les westerns amĂ©ricains qu'il vĂ©nère. Tout en remettant en question l'histoire de l'Ouest fondĂ©e sur des mythes mensongers et un rĂ©visionnisme alimentĂ© par le cinĂ©ma. En effet, son approche se veut plus rĂ©aliste et fidèle Ă la rĂ©alitĂ© historique. Après avoir dĂ©frichĂ© le scĂ©nario et trouvĂ© la trame, l'Ă©quipe accouche d'une intrigue qui sera retravaillĂ©e et mise en forme par Sergio Donati. Henry Fonda, le tueur sadique aux yeux bleus Muni d'un budget de 3 millions de dollars, Leone entreprend le casting de sa fresque grandiose. Il souhaite au dĂ©part Clint Eastwood dans le rĂ´le principal. Mais ce dernier est dĂ©jĂ reparti aux États-Unis et refuse de tourner un quatrième western avec lui. Charles Bronson le remplace donc dans la peau de l'Homme Ă l'harmonica, un personnage solitaire, Ă©nigmatique et silencieux, animĂ© par un dĂ©sir de vengeance. Aux cĂ´tĂ©s du mĂ©tis, le grand acteur de théâtre Jason Robards joue le bandit Cheyenne. Mais c'est Henry Fonda qui va crĂ©er la plus grande surprise de la distribution dans un rĂ´le Ă contre-emploi celui du vilain Frank, un tueur glacial au visage impassible qui abat froidement un enfant dès sa première apparition Ă l'Ă©cran ! Pour interprĂ©ter un tel mĂ©chant, il me fallait quelqu'un qui avait toujours personnifiĂ© la bontĂ© et l'innocence », a dĂ©clarĂ© Leone Ă propos de l'acteur, qui avait incarnĂ© toute sa vie des dĂ©fenseurs de la veuve et de l'orphelin. Mais, cette fois, le pur hĂ©ros fordien reprĂ©sente le mal absolu. Avec son regard bleu perçant et cruel, Fonda est terrifiant dans le rĂ´le de ce tueur Ă gages qui porte un long manteau de cuir fauve. Un cache-poussière qui lui confère une allure menaçante. Le tournage commence en avril 1968 aux studios de CinecittĂ , Ă l'extĂ©rieur de Rome, puis dans la province d'AlmerĂa, en Espagne. Les prises de vue se poursuivent sur le site historique de Monument Valley, en Arizona, sur les lieux mĂŞmes oĂą l'idole de Leone, John Ford, a tournĂ© des classiques comme La ChevauchĂ©e fantastique 1939 et La Prisonnière du dĂ©sert. Ce qui fait de Il Ă©tait une fois dans l'Ouest le premier western europĂ©en filmĂ© hors d'Italie ou d'Espagne. Sur le plateau, le rĂ©alisateur diffusait la partition lyrique de son fidèle compositeur Ennio Morricone, qui avait Ă©crit Ă l'avance la musique du film ! Les comĂ©diens se dĂ©plaçaient du coup au rythme de cette magnifique BO, qui rĂ©sonnait comme un Ă©cho lointain au milieu des canyons. Le clap de fin fut donnĂ© en juillet 1968. Un grand opĂ©ra baroque et funèbre Il Ă©tait une fois… eut beaucoup de succès en Europe et au Japon, mais fut un dĂ©sastre aux États-Unis. Le public trouva le film trop lent. Et sans humour. Le scĂ©nario ne comprend en effet que seize pages de dialogues sur les deux heures quarante-cinq que dure le film ! Raccourci de vingt-deux minutes pour le marchĂ© amĂ©ricain, il sortira en version longue dans le reste du monde. Et notamment en France, le 27 aoĂ»t 1969. Avec près de 15 millions d'entrĂ©es en salle, il reste aujourd'hui le septième plus grand succès de l'histoire du box-office français, derrière Autant en emporte le vent. Mais devant Avatar ! Dans cet opĂ©ra de la violence oĂą le temps s'Ă©tire Ă l'infini, Leone montre la naissance d'une nation et la mort annoncĂ©e du vieil Ouest, dont le film dĂ©crit la lente agonie et la mutation vers le XXe siècle. Avec l'appropriation des terres que traverse la construction du premier chemin de fer transcontinental, il met en lumière l'aviditĂ© du capitalisme amĂ©ricain, qui emploie des mĂ©thodes criminelles pour favoriser ses intĂ©rĂŞts les hommes de main d'une compagnie ferroviaire sont chargĂ©s de se dĂ©barrasser des colons rĂ©calcitrants, qui gĂŞnent la progression des travaux. Le cheval de fer, qui relie la cĂ´te atlantique Ă la cĂ´te pacifique, reprĂ©sente ici la nouvelle ère du boom Ă©conomique et la fin de la frontière. Avec ce chant funèbre, Sergio donne les derniers sacrements au western et signe un ballet de morts, une grande symphonie visuelle, un requiem. Ce grand styliste se fend aussi de l'une des plus belles sĂ©quences d'ouverture de l'histoire du cinĂ©ma le premier quart d'heure muet du film oĂą trois tueurs attendent l'arrivĂ©e d'un train sur un quai de gare dĂ©sert. Avec, en fond sonore, le cliquetis du tĂ©lĂ©graphe. La roue d'une Ă©olienne qui grince. Des gouttes d'eau qui tombent sur le rebord d'un chapeau. Le bourdonnement exaspĂ©rant d'une mouche qui voltige autour d'un cowboy. Et les vibrations d'un harmonica, qui flanquent la chair de poule ! Avec ce film contemplatif, Ă la manière du cinĂ©ma japonais, le cinĂ©aste a surtout entamĂ© le premier volet d'une nouvelle trilogie lĂ©onienne, qui se poursuivra avec Il Ă©tait une fois la rĂ©volution, en 1971, et Il Ă©tait une fois en AmĂ©rique, en 1984. Cinq ans après Il Ă©tait une fois dans l'Ouest, Sergio fera de nouveau appel Ă Henry Fonda pour l'une de ses productions, Mon nom est personne 1973, un western loufoque avec Terence Hill. Et, trois ans après sa mort, Clint Eastwood va dĂ©dier Impitoyable 1992 Ă la mĂ©moire de son mentor et ami. Aujourd'hui, le plus grand fan du rĂ©alisateur transalpin, Quentin Tarantino, lui rend directement hommage en intitulant son prochain film… Il Ă©tait une fois Ă Hollywood. Ă€ lire Sergio Leone – Quelque chose Ă voir avec la mort de Christopher Frayling Institut Lumière-Actes Sud.JewelSAMAD / AFP. Les propriĂ©taires de chien qui se tiennent Ă une routine sportive pour eux-mĂŞmes ont davantage tendance Ă offrir Ă leur compagnon Ă quatre pattes de bonnes dĂ©penses physiques. L'obĂ©sitĂ© canine est un problème majeur en mĂ©decine vĂ©tĂ©rinaire. Dans la population mondiale canine, entre 34% et 41% des chiens seraientIl Ă©tait une fois dans lĘąOuest, C'era una volta il West, est film italo-amĂ©ricain de Sergio Leone sorti en 1968, emblĂ©matique du rĂ©alisateur italien. Ses codes artistiques rĂ©volutionnent littĂ©ralement le beautĂ© des images, ses personnages hiĂ©ratiques et surtout la musique dĘąEnnio Morricone en font un film incontournable, quasiment Leone traverse le western avec lʹélĂ©gance dĘąun prĂ©lat italien, y ajoute la bouffonnerie de la Comedia del Arte et lʹœil de dĂ©tourne les codes du bon, de la brute, du bandit, du fermier, de lʹéleveur, du promoteur, de la femme qui veut se refaire une pose sur lĘąAmĂ©rique et la conquĂŞte de lĘąOuest le regard dĘąun europĂ©en qui adore les histoires de cowboys et dĘąindiens. Au centre de ce film, il met la rivalitĂ© des intĂ©rĂŞts pour lĘąappropriation des chemin de fer, le progrès va bientĂ´t passer par lĂ . Et ça dĂ©fouraille Ă tout va sous un soleil de Cardinale tient dans le film le seul rĂ´le fĂ©minin du Ă elle Jason Robards, Henry Fonda et Charles Bronson. En Europe, le film fait un pas aux Etats-Unis oĂą il est amputĂ© de nombreuses scènes. Peut-ĂŞtre quĘąil est trop europĂ©en comme western Allez dans Travelling, nous galopons vers lĘąOuest en tentant de piocher quelques Ă©lĂ©ments de rĂ©ponses. Laissons-nous emporter par lĘąunivers de Sergio Leone, par lĘąharmonica, par la beautĂ© des paysages, par le regard de Charles Bronson et la mĂ©chancetĂ© dĘąHenri Morricone en 1988 sur la RTSHommage Ă l'immense compositeur italien Ennio Morricone dĂ©cĂ©dĂ© Ă 91 ans. En 1988, il Ă©tait de passage dans l'Ă©mission Bonsoir pour une longue interview remplie d'anecdotes personnelles et professionnelles. Il y raconte par exemple sa collaboration avec son ami Sergio Leone pour les films "il Ă©tait une fois dans l'ouest" et "il Ă©tait une fois en AmĂ©rique".Le rĂ©alisateur Sergio LEONE parle du rĂ´le de la musique dans ses films. Puis Ennio MORRICONE en italien expose sa thĂ©orie de la musique de film et parle de sa collaboration avec Sergio Sergio Leone sur "Il Ă©tait une fois dans l'Ouest"TĂ©lĂ©Midi du Sergio Leone et sa trilogieInterview de Sergio LEONE par François CHATEL. Il parle du film "Il Ă©tait une fois la rĂ©volution" qui fera partie d'une trilogie. Le 3ème volet sera "Il Ă©tait une fois en AmĂ©rique" se dĂ©roulant au Mexique. Culture IL ETAIT UNE FOIS DANS L'OUEST C'era una volta il West, Sergio Leone, 1968 Sur le mĂŞme sujet
Il était une fois dans l’ouest Italie, États-Unis 1968 Titre original C’era una volta il West Réalisation Sergio Leone Scénario Bertolucci, Argento, Leone, Donati Acteurs Claudia Cardinale, Charles Bronson, Henry Fonda Distribution Splendor Films Durée 2h45 Genre Western Date de sortie cinéma 27 août 1969 5/5 L’exposition Sergio Leone à la Cinémathèque Française a ouvert ses portes ce mercredi 10 octobre. Une exposition qui n’est pas seulement l’occasion de se plonger dans la vie du cinéaste italien ou d’acheter une réplique du poncho de Clint Eastwood à la librairie de la fondation, mais aussi de voir ou revoir sur grand écran son œuvre. Une œuvre qui compte seulement une poignée de longs-métrages, mais plusieurs chefs-d’œuvre … Qu’est-ce qui n’a pas encore été dit sur Il était une fois dans l’ouest ? Monolithe du cinéma, allant jusqu’à symboliser le genre auquel il rend hommage, le quatrième et dernier western de Sergio Leone fête ses cinquante ans. A l’instar d’un autre long-métrage cinquantenaire cette année, 2001 l’odyssée de l’espace, il n’a pas pris une ride, et semble gravé pour l’éternité dans le marbre dans grands œuvres. Revoir Il était une fois dans l’ouest, sur grand écran qui plus est, c’est tout comme le film de Kubrick se trouver encore surpris par un film qu’on pensait pourtant connaître. Le considérer comme assez classique dans une période contestataire serait peut-être un raccourci trop facile. Il raconte certes un des grands mythes fondateurs, si ce n’est le grand mythe fondateur des Etats-Unis celui du chemin de fer qui repousse toujours plus les frontières, s’enfonçant dans l’ouest lointain pour atteindre l’océan. Pour autant, pas de glorification facile dans l’impression de la légende la Destinée Manifeste n’est pas l’œuvre de courageux soldats / fermiers luttant pour la civilisation », mais celle de personnages de mauvaise vie. Même la pourtant rayonnante Jill, incarnée par Claudia Cardinale, est souvent rappelée à sa condition de prostituée de la Nouvelle-Orléans par ceux qui s’opposent à elle – ce qui ne l’empêchera pas de s’imposer comme le plus fort protagoniste du film. Plus que des personnages, ceux qu’on croise dans Il était une fois dans l’ouest – comme dans les autres films de Leone – sont de véritables gueules », des hommes parfois affreux, parfois sales, parfois méchants. Ce qui n’empêche pas Sergio Leone de leur vouer une certaine admiration au final, le plus mauvais bougre du récit, c’est l’homme en apparence le plus respectable. Un entrepreneur qui rêve de voir l’océan, et que le cinéaste semble ravi de faire expier dans une flaque de boue. Chose que l’auteur de ces lignes n’avait jamais remarqué, pourtant flagrante on retrouve au cœur d’il était une fois dans l’ouest un bon Harmonica / Charles Bronson, une brute Cheyenne / Jason Robards, et un truand Frank / Henry Fonda, avec en plus un personnage auquel de tout tourne – Jill. Si, au contraire du film précédent, chacun reste dans sa catégorie, les protagonistes sont pourtant encore plus attachants. L’humanité de Cheyenne en particulier frappe le spectateur en apparence le moins respectable, l’évolution de sa relation avec Harmonica et Jill est poignante. L’emploi d’Henry Fonda, terrifiant et fascinant à la fois, nous rappelle aussi que le film est parcouru d’innombrables références. Il était une fois dans l’ouest est en effet conçu comme un grand hommage au genre préféré de Sergio Leone, élaboré à huit mains par – excusez du peu ! – Leone, Bernardo Bertolucci, Dario Argento et Sergio Donati. Enfin, Harmonica, homme sans nom, aurait sûrement pu être joué par Clint Eastwood, mais le fait qu’il soit campé par Charles Bronson permet au film de se détacher de la trilogie du dollar » bien que les trois films n’aient pas vraiment de lien autre que l’archétype du Man with no name et de ses acteurs, s’affirmant comme un bloc indépassable. Tout le reste, il semble presque inutile de le rappeler. Visuellement, on atteint des sommets, mêlant plans cadrés à la perfection et photo au diapason incroyable de voir à quel point les yeux bleus d’Henry Fonda ressortent, entre mille exemples regret minime dommage que la copie présentée à la cinémathèque soit numérique, et non pas argentique ! Il est intéressant de se rendre compte qu’un film établi depuis 50 ans comme une référence visuelle est lui-même nourri de références, comme expliqué précédemment pour l’aspect scénaristique. Si par exemple le point de vue subjectif partant d’un cercueil est maintes fois repris chez Tarantino pour citer le plus célébré, Leone rend plusieurs fois hommage au célèbre plan de la porte » dans La prisonnière du désert lors des premières images d’une introduction légendaire, mais aussi lors de l’assassinat de la famille McBain. Enfin, musicalement, il s’agit bien entendu d’un véritable caviar auditif, et la musique d’Ennio Morricone a beau avoir été réutilisée dans les contextes les plus incongrus, de la publicité à la télévision, chaque scène où retenti l’harmonica ou le thème principal provoquera des frissons, même chez le moins réceptif des spectateurs en tout cas, on l’espère ! Il était une fois dans l’ouest indémodable fresque, qui telle une locomotive semble avancer sans s’arrêter pour trois heures qui passent comme un songe. Sergio Leone joue avec le temps, le ralentit et l’accélère, pour en fin de compte s’inscrire dans l’Histoire tout en narrant celle d’un mythe. Un mythe parfois comique et parfois tragique, magnifique récit qui laisse derrière lui une trace indélébile, et quelques notes d’harmonica …YvMxK.