Cedroit, c'est par exemple celui de voir qu'on n'est pas l'homme que tous ou presque ont voulu croire pendant longtemps, mais qu'on est une femme, et qu'on s'appelle désormais Typhanie au lieu
Ce texte est tirĂ© du Courrier de lâĂ©conomie du 15 aoĂ»t 2022. Pour vous abonner, cliquez ici. Le coĂ»t moyen de transport dâun conteneur sur les ocĂ©ans du monde Ă©tait dâun peu moins de 6000 $US la semaine derniĂšre, selon la firme spĂ©cialisĂ©e Freightos. On ne lâavait pas vu aussi bas depuis le mois de mai lâan dernier. Câest presque moitiĂ© moins -47 % que son sommet au mois de septembre 11 109 $ et 40 % infĂ©rieur Ă ce quâil Ă©tait encore en mars dernier 9777 $. On observe aussi une diminution du nombre de navires qui font la queue au port de Los Angeles -75 % depuis le dĂ©but de lâannĂ©e et que les conditions de livraison entre les entreprises canadiennes et leurs fournisseurs sont revenues Ă ce quâelles Ă©taient Ă la fin de 2020. -47 % Câest la diffĂ©rence entre le coĂ»t moyen de transport dâun conteneur en septembre 11 109 $ et celui de la semaine derniĂšre 6000 $US. Ce sont autant de signes quâune bonne nouvelle se dessine graduellement les fameux problĂšmes qui accablaient les chaĂźnes dâapprovisionnement mondiales, et qui ont contribuĂ© Ă la poussĂ©e dâinflation des derniers mois, sont en train de sâattĂ©nuer graduellement. Cette amĂ©lioration tient Ă plusieurs facteurs. Il y a le ralentissement de la reprise Ă©conomique, et donc de la demande en biens Ă laquelle on avait du mal Ă rĂ©pondre jusque-lĂ . Lâassouplissement des rĂšgles sanitaires a aussi permis aux mĂ©nages de revenir Ă leurs anciennes habitudes de consommation, plus Ă©quilibrĂ©es entre les biens et les services. Les entreprises ont Ă©galement appris Ă renforcer leurs rĂ©seaux de fournisseurs et Ă les gĂ©rer de maniĂšre plus efficace. Et puis, la guerre en Ukraine nâa pas un impact aussi prononcĂ© quâon le craignait sur lâoffre de pĂ©trole et de grains, ou cet impact est en train de diminuer. Il y a aussi la mĂ©tĂ©o, qui est plus favorable aux agriculteurs cette annĂ©e quâelle ne lâavait Ă©tĂ© en 2021. Mais le rĂ©tablissement va mettre du temps, prĂ©viennent les experts. Il peut ĂȘtre, aussi, compromis Ă tout moment par un retour des mesures de confinement strict en Chine dans sa lutte contre la COVID-19, par exemple, ou un conflit avec TaĂŻwan qui compte Ă lui seul pour 60 % de la production mondiale de microprocesseurs informatiques. Ă voir en vidĂ©o
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13 mars 2011 7 13 /03 /mars /2011 1855 Tous les hommes souhaitent ĂȘtre libres. Du moins peut-on constater, au cours de lâhistoire, la permanence dâune telle aspiration. Mais quâest-ce exactement que cette libertĂ© ? Nous avons lâimpression dâĂȘtre libres lorsque nous nâĂ©prouvons aucune contrainte, lorsque nous parvenons Ă accomplir ce que nous voulons, ce que nous dĂ©sirons. Mais dĂ©jĂ un doute survient nous pouvons Ă©prouver un dĂ©sir et agir selon ce dĂ©sir sans rencontrer dâobstacle extĂ©rieur, puis rĂ©aliser aprĂšs coup que ce dĂ©sir sâest imposĂ© Ă nous, quâil a nous conduit Ă un comportement que nous nâavons pas vraiment voulu. Ce genre dâexpĂ©riences nous conduit Ă mieux dĂ©finir la libertĂ© elle rĂ©siderait plutĂŽt dans le pouvoir de choisir, dans notre capacitĂ© dâĂȘtre lâauteur conscient et volontaire de nos actes, sans nous laisser pousser par des Ă©tats Ă©motionnels. Mais cela suffit-il Ă dĂ©finir la libertĂ© ? Sommes-nous dâailleurs capables dâun tel pouvoir, que lâon appelle traditionnellement le libre arbitre ? Si nous considĂ©rons notre capacitĂ© de rĂ©flexion, nous sommes enclins Ă rĂ©pondre positivement Ă cette derniĂšre question. Mais la rĂ©flexion ne peut-elle ĂȘtre dĂ©terminĂ©e par des facteurs qui la poussent vers telle dĂ©cision ? Ne faut-il pas, dâautre part, tenir compte des rĂ©alitĂ©s extĂ©rieures afin de donner Ă la notion de libertĂ© un rĂ©el contenu ? Il semble tout dâabord Ă©vident que nous possĂ©dions ce pouvoir de choisir qui paraĂźt ĂȘtre une dĂ©finition suffisante de la libertĂ©. En effet, Ă la diffĂ©rence des autres animaux en mettant Ă part le cas des singes les plus proches de lâĂȘtre humain, lâhomme possĂšde non seulement une conscience immĂ©diate mais aussi une conscience rĂ©flĂ©chie. Comment diffĂ©rencier ces deux formes de conscience ? La conscience immĂ©diate regroupe lâensemble des Ă©tats psychiques qui sâimposent spontanĂ©ment Ă nous les sensations et les Ă©motions. Lorsque nous avons les yeux ouverts, nous avons des sensations visuelles, que nous le voulions ou non. De mĂȘme, nous sommes toujours dans un certain Ă©tat affectif nous sommes plus ou moins en forme, nous ressentons des Ă©motions joie, colĂšre, tristesseâŠ, nous Ă©prouvons des dĂ©sirs faim, soif, reposâŠ. Il semble difficile de dĂ©nier aux animaux, du moins Ă bon nombre dâentre eux, des Ă©tats affectifs comparables. Mais alors que les animaux sont entraĂźnĂ©s par leurs Ă©tats affectifs, notamment les Ă©motions et les dĂ©sirs, lâhomme est capable de prendre du recul par rapport Ă ceux-ci. Il ne se contente pas de vivre immĂ©diatement ses affects, il en prend conscience, il les juge, il peut sâopposer Ă©ventuellement Ă eux. Câest ce lâon peut appeler la conscience rĂ©flĂ©chie ou rĂ©flexive. La rĂ©flexion permet aussi de prendre conscience de soi-mĂȘme au lieu dâĂȘtre simplement un flux de sensations et dâĂ©motions. Câest ainsi que le bĂ©bĂ© humain devient capable, vers18 mois de reconnaĂźtre son image dans le miroir. Plus tard, vers lâĂąge de trois ans, lâenfant utilisera pour la premiĂšre fois le pronom personnel je ». Câest cette rĂ©flexion qui rend possible, avec la conscience de soi, la libertĂ©. Car comment parler de libertĂ© lĂ oĂč nâexiste quâun enchaĂźnement nĂ©cessaire ? Lâanimal reçoit des sensations, ces sensations dĂ©clenchent des dĂ©sirs qui sont biologiquement inscrits dans sa nature, et enfin ces dĂ©sirs dĂ©bouchent sur des comportements prĂ©cis. Câest ce que lâon appelle, en utilisant ce terme dans le sens strict que lui donnent les biologistes, des instincts. Lâanimal nâest pas libre dâadopter tel ou tel comportement, il est contraint de suivre son instinct. Lâhomme, au contraire, peut interposer entre le dĂ©sir et le comportement un acte de rĂ©flexion. Il se rend compte de la situation, du dĂ©sir qui le pousse, et il peut arrĂȘter ou laisser passer le comportement qui tendait Ă suivre. Parfois il est mĂȘme devant des situations qui ne sâaccompagnent dâaucune tendance Ă un comportement bien prĂ©cis comment choisir sa profession, ou le meilleur chemin pour se rendre Ă tel endroit, ou la meilleure mĂ©thode pour rĂ©soudre un problĂšme scientifique. Dans tous ces cas, la rĂ©flexion intervient, ou peut intervenir. Nous disons peut intervenir » car nous voulons rĂ©pondre par avance Ă une objection possible. On nous dira en effet que trĂšs souvent, la rĂ©flexion nâintervient pas et que, de fait, nous ne rĂ©flĂ©chissons pas. En admettant donc que la libertĂ© consiste dans la capacitĂ© de rĂ©flĂ©chir et donc dâavoir une possibilitĂ© de choix, il faudrait admettre que nous ne soyons libres que par intermittence, lorsque nous rĂ©flĂ©chissons. De lĂ Ă estimer que ce pouvoir de rĂ©flexion nâintervient que de façon alĂ©atoire et finalement involontaire, il nây a pas loin. Mais il est facile de voir que cette objection ne tient pas vraiment. Car mĂȘme si nous nâavons pas rĂ©flĂ©chi, nous Ă©tions libres de rĂ©flĂ©chir ou pas. Nous aurions pu rĂ©flĂ©chir. Sinon, il faudrait dire que nous ne sommes responsables que des comportements pour lesquels nous avons pris un temps de rĂ©flexion. Or il y aurait lĂ un alibi un peu facile pour tenter dâexcuser nombre de nos actes. Il suffirait de dire que nous nâavons pas rĂ©flĂ©chi ». Mais comme le montre trĂšs bien Saint Thomas dâAquin dans sa Somme thĂ©ologique », nous sommes libres dans la mesure ou notre comportement nâĂ©tait pas absolument nĂ©cessaire, dans la mesure donc oĂč nous avions le choix de faire ou de ne pas faire. La preuve en est que nous considĂ©rons communĂ©ment le comportement humain comme susceptible de varier selon les conseils, les menaces, les encouragements et les rĂ©compenses que les sujets reçoivent. Sâil peut varier, câest quâil nâest pas strictement nĂ©cessaire. Sâil nâest pas nĂ©cessaire câest quâil peut sâorienter de façon diffĂ©rente. Ces diffĂ©rentes façons de sâorienter, câest ce que lâon appelle des choix. Si donc nous nâexerçons pas notre pouvoir de choisir, si nous nous laissons emporter par lâĂ©tat affectif du moment, nous sommes tout de mĂȘme responsables de nos agissements car nous avions le choix entre rĂ©flĂ©chir et ne pas rĂ©flĂ©chir. Certes ce pouvoir de rĂ©flexion a besoin dâĂȘtre cultivĂ© pour pouvoir sâexercer pleinement. Dâabord dans la petite enfance, par lâhabitude que prend lâenfant dâopposer Ă ses impulsions, qui ne sont pas toutes positives, la crainte quâil Ă©prouve de la dĂ©sapprobation de ses parents. Câest grĂące dâabord Ă cette volontĂ© des parents que lâenfant pourra sâopposer au pouvoir de ces Ă©tats affectifs et ainsi acquĂ©rir la possibilitĂ© de choisir. Faute de cette Ă©ducation, il ne dĂ©veloppera pas sa capacitĂ© de rĂ©flexion et donc sa libertĂ©. Mais ce dĂ©veloppement doit se poursuivre toute la vie car la dignitĂ© de lâhomme rĂ©side dans lâeffort constant quâil doit faire pour assumer le plus pleinement possible sa libertĂ©. On doit cependant concĂ©der que le choix est parfois impossible, non pour des raisons extĂ©rieures, ce que nous examinerons plus bas, mais pour des raisons intĂ©rieures. Câest ce que lâon appelle couramment la folie. Le fou, lâaliĂ©nĂ© celui qui ne sâappartient plus, câest celui qui nâa plus le choix. Il ne rĂ©alise plus, comme on dit, sa conscience rĂ©flĂ©chie ne fonctionne plus, ou bien elle fonctionne de façon totalement unilatĂ©rale, sans pouvoir se rendre compte de la situation rĂ©elle. Notons dâailleurs que notre conception contemporaine de la justice admet que dans ce cas Ă condition bien sĂ»r quâil soit dĂ»ment constatĂ© par des personnes compĂ©tentes, il nây a mĂȘme pas lieu de juger les actes criminels qui pourraient en dĂ©couler. On ne juge pas quelquâun qui nâavait pas le choix, qui ne pouvait agir autrement. Câest donc bien la preuve que nous considĂ©rons que la responsabilitĂ© suppose la libertĂ© et que celle-ci rĂ©side dans la capacitĂ© de choisir. Etre responsable, câest dâailleurs ĂȘtre en mesure de rĂ©pondre Ă des questions portant sur notre comportement, ĂȘtre capable de justifier ses choix. On doit aussi admettre, dans la ligne de notre propos prĂ©cĂ©dent, que la libertĂ© comporte des degrĂ©s. Un Ă©tat Ă©motionnel intense et imprĂ©visible une colĂšre soudaine par exemple peut affaiblir notre capacitĂ© de choix. Nous sommes alors moins libres que ce que nous aurions Ă©tĂ© si nous avions eu le temps de calmer notre humeur et de peser toutes les consĂ©quences de nos actes. Câest pourquoi la conception de la justice qui prĂ©vaut aujourdâhui fait la diffĂ©rence entre lâacte dĂ©lictueux commis dans un moment dâexcitation et celui qui suppose une longue prĂ©paration. La responsabilitĂ© pĂ©nale est proportionnĂ©e Ă la capacitĂ© effective de rĂ©flexion. Il paraĂźt donc acquis que nous possĂ©dons cette capacitĂ© et que celle-ci sâidentifie Ă la libertĂ© elle-mĂȘme. Mais nous avons laissĂ© pour lâinstant de cĂŽtĂ© des objections qui pourraient nous amener Ă reconsidĂ©rer notre argumentation. Tout dâabord, suffit-il dâavoir le choix pour ĂȘtre libre ? Ne faut-il pas faire intervenir des conditions extĂ©rieures ? Admettons que je sois devant une situation bien prĂ©cise et que je nâai le choix quâentre deux possibilitĂ©s, A et B, alors que mon dĂ©sir premier me portait plutĂŽt vers une option, appelons-lĂ C, qui se trouve exclue des choix possibles. La vĂ©ritable libertĂ© ne consisterait-elle pas plutĂŽt Ă pouvoir choisir lâimpossible ? Cette question nâest pas seulement thĂ©orique, elle a des rĂ©percussions Ă©minemment pratiques. Mettons que je sois dans un pays oĂč la libertĂ© dâexpression nâexiste pas. LâEtat interdit la diffusion dâidĂ©es critiques. Il y a nĂ©anmoins deux journaux autorisĂ©s Ă paraĂźtre mais tous les deux contiennent Ă peu prĂšs les mĂȘmes opinions. Faut-il que je me considĂšre comme libre parce que jâai le choix entre deux journaux ou que jâestime que la vĂ©ritable libertĂ© serait de pouvoir lire un journal dâopposition ? Dans un cas, je me considĂšre comme libre et je me contente de mon sort ; dans lâautre, jâĂ©prouve la contrainte de la censure et je peux faire le projet dây mettre fin. On pourrait multiplier les exemples mais lâessentiel est de comprendre que ce que nous demandons Ă la notion de libertĂ©, câest dâinclure, en plus de la capacitĂ© de choisir, qui est inscrite dans notre subjectivitĂ©, lâexistence rĂ©elle dâun certain nombre de possibilitĂ©s. Sans cela nous aurions lâimpression dâun choix forcĂ© », qui ne prend pas en compte notre vĂ©ritable aspiration. Ensuite, nous avons dit que le choix supposait que diffĂ©rentes options soient envisageables, quâaucune ne soit nĂ©cessaire. Mais cela ne heurte-t-il pas le principe du dĂ©terminisme ? Rappelons que ce principe Ă©nonce que tout Ă©vĂ©nement a une cause et que rien nâexiste sans avoir Ă©tĂ© provoquĂ© par lâensemble de ce qui prĂ©cĂšde. Ce principe est lâapplication du principe de raison rien ne se produit sans raison, câest-Ă -dire sans que des causes bien prĂ©cises ne soient rĂ©unies. Si nous appliquons ce principe aux comportements humains, nous devons reconnaĂźtre quâun choix ne peut jamais ĂȘtre arbitraire, il est le rĂ©sultat de ce qui prĂ©cĂšde. Mais quâest-ce qui prĂ©cĂšde ici ? LâĂ©tat de lâindividu tel quâil rĂ©sulte de lâinteraction entre les Ă©vĂ©nements quâil a vĂ©cus et sa nature propre. Comment nier que ce que nous sommes, notre tempĂ©rament , nos capacitĂ©s intellectuelles et psychologiques, et ce que nous avons accumulĂ© comme expĂ©riences, mĂȘme sous une forme inconsciente habitudes, prĂ©jugĂ©sâŠ, ne conditionnent nos choix ? La preuve en est dâailleurs que lorsque nous avons Ă prĂ©voir le comportement de quelquâun que nous connaissons bien, nous nâavons pas de peine Ă savoir que dans telles circonstances, il agira de telle façon. Et si nous trompons, nous ne mettons pas en cause notre conviction que ce comportement Ă©tait prĂ©visible, nous pensons plutĂŽt quâun Ă©lĂ©ment qui aurait pu nous permettre de le prĂ©voir nous a Ă©chappĂ©. Mais si le choix est toujours dĂ©terminĂ©, la libertĂ© ne paraĂźt pas pouvoir ĂȘtre dĂ©finie par la possibilitĂ© de choisir. Ou bien la libertĂ© nâest quâune illusion ou bien il faut la dĂ©finir simplement comme la possibilitĂ© de rĂ©aliser certaines de nos dĂ©cisions. Dans ce dernier cas, elle se rĂ©duirait Ă lâabsence relative dâobstacles extĂ©rieurs. Je serais libre lorsque rien dâextĂ©rieur ne viendrait empĂȘcher la rĂ©alisation de ma volontĂ©, mĂȘme si celle-ci est dĂ©terminĂ©e Ă ĂȘtre ce quâelle est par tout un ensemble de conditions. Ces deux objections semblent renverser notre rĂ©ponse initiale. Il faudrait dĂ©finir la libertĂ©, si toutefois nous tenons Ă conserver ce terme, comme la rencontre entre notre volontĂ©, ou nos dĂ©sirs, et une situation extĂ©rieure favorable. Comme nous ne choisissons ni nos dĂ©sirs ni lâensemble des situations extĂ©rieures, la libertĂ© nâaurait rien Ă faire avec le choix sinon de façon tout Ă fait illusoire nous croyons choisir, mais ce choix nâen est pas vraiment un. Lorsque nous Ă©prouvons un sentiment de libertĂ©, nous ne faisons que vivre la conjonction entre ce que nous voulons » ce qui est en rĂ©alitĂ© dĂ©terminĂ© par notre nature et notre passĂ© et lâĂ©tat du monde extĂ©rieur Ă un moment donnĂ© lui-mĂȘme dĂ©terminĂ© par son propre fonctionnement. Peut-ĂȘtre mĂȘme ce choix est-il dâautant plus illusoire que nous intĂ©grons plus ou moins inconsciemment les diffĂ©rentes possibilitĂ©s rĂ©elles et que nous filtrons nos dĂ©sirs en fonction de ce que nous avons admis comme possible. Ainsi nous croyons avoir choisi telle profession et si nous parvenons Ă notre objectif, nous pensons que nous avons Ă©tĂ© libres. Mais lâobjectif lui-mĂȘme, d'oĂč vient-il ? Cette objection nous amĂšne Ă reprendre notre examen si nous voulons maintenir notre hypothĂšse initiale et dĂ©finir la libertĂ© par le pouvoir de choisir, il nous faut rĂ©futer le dĂ©terminisme en tant que celui-ci sâappliquerait aux comportements humains et inclurait la rĂ©flexion elle-mĂȘme. Or nous avons vu que pour appliquer le dĂ©terminisme aux comportements humains, il fallait faire deux suppositions dâabord que nous avions une nature bien prĂ©cise, ensuite que cette nature subit lâinfluence des Ă©vĂ©nements passĂ©s de telle sorte que le choix que nous sommes amenĂ©s Ă faire dĂ©coule de ce passĂ©. Mais ces deux suppositions sont tout Ă fait contestables. Commençons par la seconde nous subirions lâinfluence de notre passĂ©. Certes il est toujours possible de trouver dans le passĂ© de quelquâun des Ă©lĂ©ments qui sont censĂ©s expliquer le prĂ©sent. Prenons un exemple quâĂ©voque Sartre dans LâEtre et le nĂ©ant ». Un homme de trente ans dĂ©cide de se convertir. Il se souvient alors que dans son adolescence il sâĂ©tait posĂ© des questions sur la religion et sur Dieu. Aujourdâhui, Ă trente ans, il dĂ©cĂšle dans ce passĂ© les signes avant-coureurs de sa conversion. Il voit dans son passĂ© Ă la fois la trace dâune force » mystĂ©rieuse qui le destinait Ă se tourner vers la foi religieuse et une sorte de prĂ©paration psychologique Ă la conversion qui sâimpose Ă lui. Mais imaginons, ce qui est trĂšs facile car le cas peut tout aussi bien se prĂ©senter, que le mĂȘme homme, Ă trente ans, ne se soit pas converti et quâil tombe par hasard sur un journal intime oĂč il avait notĂ© ses rĂ©flexions dâadolescent. Il nây verrait plus alors que la trace dâĂ©tats affectifs sans importance, simple effet psychologiques des modifications hormonales de la pubertĂ©. Quâest-ce qui fait que telle interprĂ©tation sera privilĂ©giĂ©e ? Lâorientation actuelle de lâindividu, son choix prĂ©sent qui est toujours une certaine façon de se voir dans le futur, ce que Sartre appelle le projet ». Câest donc par une sorte dâillusion rĂ©trospective que nous voyons dans le passĂ© les causes » de notre choix prĂ©sent. En rĂ©alitĂ©, câest tout le contraire câest le futur que nous aspirons Ă ĂȘtre qui Ă©claire le passĂ© et y rĂ©vĂšle des signes qui ne sont finalement que les effets de notre choix actuel. La preuve en est que des individus ayant Ă peu prĂšs le mĂȘme passĂ© vont se comporter de façon tout Ă fait diffĂ©rente dans le prĂ©sent. Le passĂ© nâa donc aucune causalitĂ© propre. La conscience est toujours capable dâĂ©clairer son vĂ©cu passĂ© de diverses maniĂšres. Câest dire quâil nâ y a pas de dĂ©terminisme rĂ©el en ce qui concerne les Ă©tats de la conscience. Il y a toujours une possibilitĂ© de rupture dans la mesure oĂč le projet actuel peut changer. Certes on ne peut nier le passĂ© dans le sens oĂč on ne peut faire que ce qui a Ă©tĂ© nâait pas Ă©tĂ©. Mais la conscience choisit le sens quâelle entend donner Ă son passĂ©. Aussi celui qui prĂ©tend ne pas pouvoir changer en dĂ©clarant que son passĂ© le condamne Ă continuer dâĂȘtre ce quâil a Ă©tĂ© fait preuve de mauvaise foi. Il refuse dâadmettre sa libertĂ©. Il prĂ©fĂšre se penser comme une chose » plutĂŽt que de reconnaĂźtre quâil est une pure libertĂ© de choix. Et sans doute cette libertĂ© de choix est-elle difficile Ă assumer, la conscience sâangoisse de devoir choisir, de ne pouvoir faire autrement que de choisir. Elle peut prĂ©fĂ©rer alors se penser comme dĂ©terminĂ©e Ă ĂȘtre ce quâelle est. Ce qui nous amĂšne Ă examiner la premiĂšre des prĂ©suppositions Ă la base du dĂ©terminisme psychologique. Il sâagit de lâattribution Ă lâĂȘtre humain dâune nature dĂ©terminĂ©e. Bien sĂ»r on admettra quâil y a plusieurs types dâĂȘtres humains et que, si on pousse lâexamen assez loin, on dĂ©couvrirait en chacun une nature individuelle, une essence qui lui est propre. Câest cette nature qui subirait les effets de lâexpĂ©rience vĂ©cue, de telle sorte quâelle se modifierait plus ou moins selon que certains aspects de cette nature seraient renforcĂ©s ou inhibĂ©s par lâexpĂ©rience. Mais si lâon se garde de transformer en tendances naturelles » ce qui nâest quâun choix individuel, que reste-t-il de cette prĂ©tendue nature » ? En rĂ©alitĂ© la conscience est toujours une certaine façon de choisir, dâĂ©clairer une situation donnĂ©e. Lâessence de la conscience rĂ©side dans ce pouvoir de transformer en pur regard ce qui serait restĂ© sans elle dans une sorte dâopacitĂ© inerte. Ce que Sartre exprime en utilisant les termes de pour soi » et dâ en soi ». Le pour soi, câest la conscience qui existe pour elle, qui se dĂ©finit par cette position dâĂȘtre sachant » quâil existe. Lâ en soi », câest ce quâil faut poser comme Ă©tant au-delĂ de la conscience, ce quâelle nâa pas inventĂ© mais quâelle rencontre et quâelle va transformer en objet pour elle. Cette opĂ©ration, Sartre lâappelle nĂ©antisation ». Ce nĂ©ologisme ne renvoie pas Ă un pouvoir de destruction ou dâannihilation mais Ă la suppression de lâindĂ©pendance de lâ en soi », Ă sa transformation en ce nĂ©ant » dâĂȘtre quâest la conscience. Car si la conscience Ă©tait un ĂȘtre, un Ă©tat », elle ne serait pas conscience, elle nâexisterait pas comme conscience. Le mot conscience ne peut sâappliquer quâĂ un ĂȘtre qui nâest pas ce quâil est » et est ce quâil nâest pas ». Si la conscience Ă©tait ce dont elle est conscience, elle sâidentifierait avec ce quâelle est et donc ne pourrait prendre le recul indispensable pour ĂȘtre ce regard quâelle jette sur les choses. En ce sens la conscience est un nĂ©ant » elle nâest rien de dĂ©terminĂ© puisque la dĂ©termination exclut la distance qui permet le regard. Mais elle est aussi ce quâelle nâest pas elle est cet objet sur lequel elle prend une certaine perspective. Car si elle ne lâĂ©tait pas elle ne serait conscience de rien, ce qui est impossible. Ce discours sur la conscience peut paraĂźtre excessivement paradoxal mais il est nĂ©cessaire si lâon veut Ă©chapper Ă lâillusion de la substantialisation de la conscience. Lâhomme nâest rien de dĂ©terminĂ© parce quâil nây a aucune substance » identique Ă elle-mĂȘme qui perdurerait sous » les diffĂ©rents choix que fait lâindividu. La nature mĂȘme de la conscience exclut cette façon de la concevoir. Il nous faut donc refuser de penser la psychologie comme une sorte de typologie des tendances psychiques » qui seraient Ă lâĆuvre dans les individus. Prenons un exemple. Si Paul est timide, ce nâest pas parce quâil y a en lui une sorte de tendance plus ou moins innĂ©e Ă la timiditĂ©. Sa timiditĂ© nâest pas autre chose quâune certaine façon pour sa conscience dâĂ©clairer les situations quâelle rencontre. La timiditĂ© est donc un choix, une façon dâĂȘtre au monde. Le timide voit dans le regard des autres un jugement, une dĂ©sapprobation voire une condamnation. Il sâĂ©prouve comme honteux devant un regard qui le scrute et le jauge. Comment pourrait-on ĂȘtre timide de nature puisque la timiditĂ© suppose des expĂ©riences concrĂštes et nâexiste pas sans elles ? On ne croira pas non plus que ce soient une sĂ©rie dâexpĂ©riences nĂ©gatives qui ont rendu Paul timide. Dâautres ont certainement vĂ©cu des expĂ©riences de dĂ©valorisation sans opter pour la timiditĂ©. Pour comprendre la timiditĂ©, il faudrait la ressaisir comme un projet fondamental, une façon de choisir son ĂȘtre. Mais alors comment peut-on expliquer que le timide se sente victime de sa timiditĂ© ? Comment rendre compte de la souffrance que lui cause ses inhibitions ? Sâil a choisi dâĂȘtre timide, comment expliquer quâil se sente prisonnier de son choix et quâil ait lâimpression de ne pas en avoir dâautres ? Ces questions postulent toutes que nous pourrions avoir nâimporte quel choix et que nous pourrions opter brutalement pour un choix totalement diffĂ©rent de celui qui a nous a animĂ© pendant une longue pĂ©riode. Il est vrai que lâon trouve parfois chez Sartre des formules qui tendraient Ă donner cette impression de facilitĂ© extrĂȘme et de lĂ©gĂšretĂ© » du choix. Mais il faut bien comprendre que si nous avons le choix, nous ne lâavons que par rapport Ă certaines situations et en fonction de ce que nous pouvons en percevoir. Un aveugle nâa pas la possibilitĂ© de faire le choix de voir les couleurs. Un timide ne voit sans doute pas la possibilitĂ© concrĂšte de ne plus lâĂȘtre. Une chose est dâenvisager intellectuellement une possibilitĂ© , une autre est de sâengager concrĂštement dans un projet effectif. Un enfant exposĂ© aux Ă©motions agressives de ses parents nâa pas le choix dâen voir dâautres. Pourrait-il faire le choix de lâamour si cette Ă©motion nâa jamais pu se concrĂ©tiser dans les situations quâil a dĂ» vivre ? On se rĂ©fĂšrera ici Ă lâĆuvre du psychanalyste Bruno Bettelheim et tout particuliĂšrement au traitement, entrepris sous sa direction, dâune enfant autiste appelĂ©e Marcia relatĂ© dans La forteresse vide » et Un autre regard sur la folie ». Bettelheim montre bien que le traitement quâil propose consiste avant tout Ă changer suffisamment la situation globale dans laquelle vit le malade, notamment sur le plan des relations affectives, pour que celui-ci puisse effectuer dâautres choix, et dĂ©cider de privilĂ©gier la relation avec autrui plutĂŽt que le repli sur soi. Il montre aussi que ce changement doit ĂȘtre profond, toucher tous les aspects de la situation au lieu dâen rester au niveau de la formulation de bonnes intentions ». On comprend alors que lâon puisse prĂ©voir le comportement de quelquâun sans que cela implique quâil soit poussĂ© » par des forces quâil ne ferait que subir passivement. La prĂ©vision sâappuie en effet sur la comprĂ©hension que nous pouvons avoir de son projet. Sachant comment il se pro-jette » dans la vie, nous pouvons faire certaines hypothĂšses sur lâorientation quâil prendra face Ă telle ou telle situation. Mais notre explication rend compte aussi de la surprise que nous Ă©prouvons parfois et qui peut trĂšs bien provenir non de notre ignorance de certains Ă©lĂ©ments de la situation mais dâun changement du projet lui-mĂȘme. On ne dira pas que câest le changement de la situation qui cause le changement du projet, mais que ces deux aspects sont nĂ©cessairement imbriquĂ©s. La situation ne serait rien sâil nây avait une conscience pour lâĂ©clairer, et le projet ne serait quâune vellĂ©itĂ© sâil ne sâincarnait dans une situation concrĂšte. Si nous pouvons admettre que la libertĂ© soit essentiellement la capacitĂ© de choisir, ce nâest pas pour en faire une sorte dâabsolu qui serait indiffĂ©rent aux situations concrĂštes, assurĂ© de pouvoir toujours opter pour des possibilitĂ©s diffĂ©rentes. Au contraire cette aptitude Ă choisir est nĂ©cessairement impliquĂ©e dans des situations quâelle Ă©claire mais dont elle ne peut jamais totalement se dĂ©tacher. Elle doit donc les transformer si elle ne veut pas les subir. Tentons maintenant de reprendre les diffĂ©rentes Ă©tapes de notre recherche. Nous avons vu dans un premier temps que la libertĂ© ne pouvait ĂȘtre comprise que comme la capacitĂ© de choisir entre plusieurs possibilitĂ©s. Si un comportement Ă©tait strictement nĂ©cessaire, il ne serait pas libre. Mais pour pouvoir maintenir cette affirmation, nous avons dĂ» montrer que le dĂ©terminisme ne pouvait s'appliquer aux comportements humains puisque la conscience ne peut se concevoir comme une chose. Cependant, nous avons dĂ» reconnaĂźtre que cette libertĂ© de choix ne sâeffectue quâau travers des situations concrĂštes que la conscience traverse. Nous ne choisissons pas abstraitement, mais en fonction des possibilitĂ©s qui sâoffrent Ă nous en mĂȘme temps que nous les possibilitĂ©s de choix ne sont pas sans nous mais elles ne sont pas non plus notre seule Ćuvre. Aussi pouvons-nous rĂ©pondre Ă notre question que la libertĂ© consiste bien en la possibilitĂ© de choisir mais quâelle requiert aussi que nous puissions rencontrer des situations accordĂ©es Ă nos buts. Ce qui inclut dans la libertĂ© la transformation des situations. Published by Clavier - dans La LibertĂ©.
CommeĂ lâĂ©poque coloniale, le bon Arabe, câest celui qui ne se plaint pas et qui fait ce quâon lui dit de faire. Le bon Arabe, câest celui qui ne transforme pas le paysage avec sa langue, sa culture, sa religion. Le bon Arabe, câest celui qui choisit dâĂȘtre le meilleur en français plutĂŽt quâen arabe.
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Lamour est une émotion que l'on ne choisit pas, mais qui est immergé en soi. Il suffit parfois d'une rencontre, pour que ce sentiment se révÚle et s'intensifie au fil des jours qui s'écoule. L'amour est merveilleux et intense, il est également soumis à de multiples épreuves qui s'impose à nous, tÎt ou tard. En dépit de cela, si l
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Introduction Choisit-on d'ĂȘtre celui qu'on est ? Une telle question pourrait sembler absurde dans la mesure oĂč l'on ne voit pas qui d'autre que soi serait Ă mĂȘme de dĂ©cider de ce qu'il est. Pourtant, ce que l'on est, c'est-Ă -dire son essence et sa manifestation dans l'action, son existence, peut ĂȘtre influencĂ©, voire dĂ©terminĂ©, par une sĂ©rie de causes extĂ©rieures, Ă commencer par l'Ă©ducation qui façonne en fonction de critĂšres sociaux, gĂ©ographiques, religieux⊠Ce que l'on est physiquement est aussi conditionnĂ© par son hĂ©ritage gĂ©nĂ©tique. Comment l'individu peut se constituer sa propre identitĂ© alors que sa libertĂ© semble contredite par une sĂ©rie de dĂ©terminismes ? Si l'on peut Ă©tablir dans un premier temps que le propre de l'homme est justement d'ĂȘtre un sujet, c'est-Ă -dire un ĂȘtre capable de juger et de s'autodĂ©terminer, un ĂȘtre responsable de par sa libertĂ©, on constate cependant qu'il est aussi soumis Ă des dĂ©terminismes. On se demandera alors si l'on peut choisir d'ĂȘtre celui que l'on est malgrĂ© la causalitĂ© extĂ©rieure. 1. L'Ă©vidence d'ĂȘtre soi A. Ătre soi, c'est avoir une identitĂ© Info Il est possible d'approfondir cette notion d'identitĂ© en consultant le repĂšre identitĂ©/Ă©galitĂ©/diffĂ©rence. Pour choisir d'ĂȘtre ce que l'on est, il faut d'abord savoir ce que l'on veut ĂȘtre, connaĂźtre ses dĂ©sirs, et ensuite ĂȘtre capable de se reconnaĂźtre, d'accĂ©der Ă une certaine conscience de soi. Ătre soi et avoir conscience de soi constituent le principe de l'identitĂ©. Par dĂ©finition, l'identitĂ© est ce qui demeure identique Ă travers les changements du temps, Ă travers les diffĂ©rentes reprĂ©sentations que je me fais ou que les autres se font de moi. L'identitĂ© n'est pas seulement la marque de mon ipsĂ©itĂ© et de mon unitĂ©, mais aussi de mon unicitĂ©, c'est-Ă -dire le fait d'ĂȘtre unique, diffĂ©rent des autres. Ătre soi n'est donc pas seulement exister selon ses aspirations mais ĂȘtre capable de se distinguer des autres. B. Ătre soi, c'est ĂȘtre un sujet moral et juridique, c'est faire des choix Attention Ici l'Ă©tymologie de responsabilitĂ© est intĂ©ressante car elle vient du latin respondeo, rĂ©pondre, qui ramĂšne Ă l'idĂ©e de rĂ©pondre de ses actes devant autrui et la loi. Ă ce titre, l'homme se dĂ©finit comme sujet un ĂȘtre capable de juger, un animal rationnel », selon une dĂ©finition classique en philosophie, et par lĂ , un ĂȘtre capable de juger ses actions. L'homme n'est pas seulement sujet de la connaissance mais sujet de l'action. Il est un sujet moral et juridique. Il peut donc se fixer les fins de ses actions et Ă©tablir par sa rĂ©flexion les moyens d'y parvenir. C'est pour cela que le sujet moral est un sujet juridique, responsable devant la loi, c'est-Ă -dire qui rĂ©pond » de ses actes. C. L'homme existe selon son essence rationnelle Il semble alors Ă©vident que l'on choisit de faire ce que l'on fait et dans la mesure oĂč ce que l'on fait exprime ce que l'on est, on choisit d'ĂȘtre » au sens d'exister », de s'insĂ©rer dans la rĂ©alitĂ©. Ătre ce que l'on est, consiste ici Ă exercer sa qualitĂ© de sujet en portant un jugement dĂ©terminant sur le monde et sur soi-mĂȘme. L'existence de l'homme dans le monde, son action sur la rĂ©alitĂ©, est l'expression de sa nature rationnelle, l'Ćuvre de sa capacitĂ© Ă user de sa raison. Aristote dans L'Ăthique Ă Nicomaque attribue Ă l'homme prudent la capacitĂ© Ă dĂ©libĂ©rer afin d'ajuster au mieux les moyens aux fins de son action. Ainsi il semble que l'on choisisse d'ĂȘtre ce que l'on est, que l'on existe et que l'on construise son identitĂ© en mettant en Ćuvre ce qui constitue l'essence de l'homme, la raison, afin de faire des choix. En ce sens, on ne peut que choisir d'ĂȘtre soi, d'ĂȘtre ce que l'on est. [Transition] Pourtant, ce que l'on est n'est pas toujours l'expression de notre volontĂ©. Nous avons une histoire et ce que l'on est peut rĂ©sulter d'un parcours, d'une Ă©ducation qui nous a Ă©tĂ© en partie imposĂ©e par autrui. Peut-on alors ne pas choisir d'ĂȘtre ce que l'on est ? 2. Ă quelles conditions peut-on choisir d'ĂȘtre celui qu'on est ? A. Les diffĂ©rents dĂ©terminismes et l'illusion du libre-arbitre Il est aussi Ă©vident que l'on ne choisit pas quand et oĂč l'on naĂźt. On porte d'emblĂ©e en nous la marque de notre origine et de notre histoire. La psychanalyse avec Freud insiste sur le rĂŽle de la toute petite enfance sur la constitution de la personne. Marx et les sociologues insistent davantage sur le dĂ©terminisme Ă©conomique et social ĂȘtre issu d'une certaine catĂ©gorie socio-professionnelle engage un certain type de comportement, une certaine maniĂšre de penser. MĂȘme physiologiquement, le dĂ©terminisme biologique et gĂ©nĂ©tique rappelle que l'on ne naĂźt pas tous avec la mĂȘme apparence, avec la mĂȘme santĂ©, avec les mĂȘmes performances physiques⊠L'homme ne peut-il Ă©chapper aux lois naturelles ? Il ne peut ĂȘtre, selon Spinoza dans L'Ăthique, un empire dans un empire », une exception. Le libre-arbitre ne serait qu'une illusion comme une pierre que l'on aurait lancĂ©e dans les airs et qui prendrait conscience de son mouvement, les hommes se croient libres Ă tort simplement parce qu'ils ont conscience de leurs actions mais qu'ils ignorent les causes qui les dĂ©terminent. B. La possibilitĂ© d'ĂȘtre ce que l'on est malgrĂ© les dĂ©terminismes Affirmer que l'homme n'est pas libre d'ĂȘtre celui qu'il est parce qu'il serait le jeu de tous les dĂ©terminismes pose le problĂšme de sa responsabilitĂ©. En effet, si l'homme agit selon des lois qui s'imposent Ă lui, alors il est comme un pantin articulĂ©, il perd sa qualitĂ© de sujet. Il ne peut plus faire l'objet d'un jugement moral et juridique car on prĂ©suppose alors qu'il n'a pas le choix. Or si le dĂ©terminisme existe c'est un prĂ©supposĂ© nĂ©cessaire de la science qui Ă©tablit des lois de la nature, il n'est peut-ĂȘtre pas absolu. En ce sens, Descartes parvient dans ses MĂ©ditations mĂ©taphysiques Ă concilier l'existence de chaĂźnes de causalitĂ© et la libertĂ© humaine, dans la mesure oĂč ĂȘtre libre serait le fait d'agir en connaissance de cause. Le plus haut degrĂ© de la libertĂ© ne serait pas la libertĂ© d'indiffĂ©rence, celle qui consiste Ă n'ĂȘtre dĂ©terminĂ© par rien, mais la libertĂ© Ă©clairĂ©e qui consiste Ă appliquer sa volontĂ© sur des idĂ©es claires et distinctes que lui prĂ©sente l'entendement. On peut alors choisir ce que l'on est grĂące Ă la connaissance et la maĂźtrise des options mĂȘme limitĂ©es qui se prĂ©sentent Ă nous. C. L'homme reste toujours libre d'affronter les obstacles Choisir d'ĂȘtre celui qu'on est ne consisterait donc pas Ă ĂȘtre au-delĂ des dĂ©terminismes, Ă ĂȘtre vierge de toute causalitĂ© extĂ©rieure, car l'homme est toujours et dĂ©jĂ dans une situation » donnĂ©e selon Sartre, mais Ă ĂȘtre capable de surmonter les obstacles, de se libĂ©rer d'une essence ou d'une Ă©tiquette que le monde et autrui tendent Ă imposer. Dans L'existentialisme est un humanisme, Sartre explique que l'homme existe d'abord, et qu'il se dĂ©finit ensuite. Inscrit dans un perpĂ©tuel devenir, il peut constamment se redĂ©finir, il peut choisir d'ĂȘtre autre que ce qu'il a Ă©tĂ© ou cru ĂȘtre. Seuls ses propres actes le dĂ©terminent. Croire l'inverse serait faire preuve de mauvaise foi en renonçant Ă sa libertĂ© et Ă ses responsabilitĂ©s. L'homme en perpĂ©tuelle libĂ©ration, en perpĂ©tuelle redĂ©finition serait en rĂ©alitĂ© celui qui n'a pas d'essence dĂ©finitive et qui constamment choisit d'ĂȘtre celui qu'il est, mĂȘme lorsqu'il refuse de changer par mauvaise foi, il n'a pas d'excuse », il est condamnĂ© » Ă ĂȘtre libre. Conclusion Conseil Veillez Ă reprendre les diffĂ©rentes thĂšses dĂ©veloppĂ©es tout en montrant que leur articulation s'Ă©claire par l'analyse conceptuelle par exemple ici celui qu'on est » comme animal rationnel de la premiĂšre partie ne se confond pas avec l'individu singulier de la seconde partie. Ainsi on choisit d'ĂȘtre celui que l'on est au sens oĂč notre identitĂ© se constitue par des choix issus de notre raison au cĆur de notre essence. Mais ici ce que l'on est se ramĂšne Ă la dĂ©finition d'un animal rationnel qui ne rend pas compte des particularitĂ©s de celui » qui est. Or, l'individu est constituĂ© par une histoire qui ne dĂ©pend pas de lui. Le dĂ©terminisme agit sur l'homme et fait de lui ce qu'il est devenu. Pourtant, on ne peut nier sa libertĂ©, sa capacitĂ© Ă faire des choix le concernant sous peine de nier sa qualitĂ© de sujet. L'homme choisit d'ĂȘtre celui qu'il est, non pas parce qu'il pourrait faire tout ce qu'il veut, mais parce qu'il est capable de comprendre le dĂ©terminisme et de surmonter les obstacles.
III On choisit, bien plus que d'ĂȘtre celui qu'on est ou de devenir celui qu'on devient . L'existentialisme sartrien qui renoue avec une tradition cartĂ©sienne avec le libre
Choisit-on d'ĂȘtre celui que l'on est ? Point de dĂ©part on ne choisit pas son ĂȘtre physique taille, couleur des yeux, de peau, etc. Il y a donc un ensemble de caractĂ©ristiques qui s'imposent Ă nous. De mĂȘme on ne choisit pas son milieu, son pays, sa culture de nombreux Ă©lĂ©ments nous dĂ©terminent Ă ĂȘtre ce que nous sommes. Mais nous rĂ©sumons-nous Ă tout cela ? Affirmer qu'on ne choisit pas, n'est-ce pas poser l'absence de libertĂ© ? Or si nous ne sommes pas libres, nous ne sommes pas, non plus, responsables de ce que nous sommes. Or pour Sartre, exister c'est se choisir l'homme n'est que ce qu'il se fait ». L'existence humaine se caractĂ©rise essentiellement par sa transcendance, cette possibilitĂ© qu'a l'homme de se dĂ©passer en permanence, de ne jamais en rester aux dĂ©terminations sociales, biologiques, historiques, etc. Exister c'est viser des possibles encore non rĂ©alisĂ©s, c'est se projeter, c'est opter pour telle ou telle maniĂšre de vivre puisque chacun de mes actes implique un choix, une dĂ©cision, une libertĂ© en action. Donc choisir c'est se dĂ©terminer, non pas simplement ĂȘtre dĂ©terminĂ© par une essence prĂ©alable, un caractĂšre qui ferait tout. D'oĂč l'idĂ©e que l'existence prĂ©cĂšde l'essence. Je ne suis que ce que je fais. Sans cette action de l'ĂȘtre libre et conscient il n'y a pas de nature humaine. Mais comment est-il possible d'affirmer de la sorte un choix alors que nous avons mis en Ă©vidence les multiples dĂ©terminations qui pĂšsent sur nous ? Choisir, ne serait-ce pas, par-delĂ les dĂ©terminations et en les utilisant comme conditions de son ĂȘtre donner un sens Ă son existence, en l'orientant en fonction des possibles qui s'offrent Ă nous Ă partir de ce qui nous dĂ©termine ? Je ne choisis pas la donne cela m'empĂȘche-t-il de jouer ?
MĂ©tis nous sommes des 200%, deux sangs pour sang. RACISME - Je n'en veux plus de n'ĂȘtre jamais assez noire, jamais assez blanche. Je ne veux plus qu'on me demande mon "ethnie" et qu'on m'oblige
Comment rangez-vous vos habits et vos chaussures ? En effet, il existe plusieurs façons de le faire, mais il nây a quâun endroit oĂč les mettre. Il sâagit du dressing. Le dressing est une sorte de meuble caractĂ©risĂ© par plusieurs types de rangements comme lâarmoire, les tiroirs ou les porte-manteaux. Si vous nâavez pas encore un ou que vous en avez mais quâ il nâest plus fonctionnel, nous allons vous aider Ă choisir le meilleur dressing qui vous convient. Suivez notre article jusquâĂ sa fin pour ne rater aucune de nos astuces. Que possĂ©dez-vous ?Le type de dressingLe designPensez Ă lâemplacement Que possĂ©dez-vous ? Cette question semble assez hasardeuse, mais elle est si importante dans votre quĂȘte du dressing idĂ©al. Dans votre dressing, vous allez mettre vos habits, vos accessoires et vos chaussures, mais que possĂ©dez-vous ? Et combien de chaque ? Si vous ne portez jamais de chapeau, vous nâaurez pas besoin dâun rangement spĂ©cifique Ă cet objet. Si vous avez des robes en majoritĂ©, peut-ĂȘtre un rangement vertical plus large avec des porte-manteaux vous conviendrait plus. Bref, nous vous conseillons de faire un inventaire et des tris avant de dĂ©cider quel type de dressing vous faut-il. Sachez quâil ne sera pas non plus nĂ©cessaire de ranger des habits que vous nâallez plus mettre. Vendez-les ou donnez-les Ă dâautres personnes. Le type de dressing Il existe plusieurs types de dressings. Certains hĂ©ritent des formes standards quâon retrouve chez diffĂ©rentes marques. Dâautre part, il existe des dressings plus sophistiquĂ©s et plus originaux. Choisissez selon votre goĂ»t, mais surtout selon votre budget. Voici quelques exemples Le kit basique Câest le type de dressing linĂ©aire le plus courant. Ce type de dressing rĂ©pond aux strictes nĂ©cessitĂ©s avec des rangements simples. Il est souvent abordable et sâinstalle facilement face aux murs. La cabine Câest le type de dressing qui se rapproche dâune chambre. Vous avez la possibilitĂ© de rentrer dedans. Il comporte des armoires et des tiroirs de tout genre. Ce type de dressing est plus spacieux. Il est alors assez gourmand en espace. Son prix varie selon les configurations que vous choisissez. Sur-mesure Plus complexes, configurables et modulables, les dressings sur mesure sont souvent des commandes uniques. Certes, ils sont plus complets, et il est possible de les configurer selon le contenu que vous avez. Cependant, ce type de dressing est souvent plus cher que les autres. En effet, les constructeurs ne fabriquent pas ce type de dressing en avance, car il peut ĂȘtre assez coĂ»teux. Le design Le design du dressing compte aussi, car il sâagit tout de mĂȘme dâun meuble. Sa teinte doit convenir avec le thĂšme de votre dĂ©co. Ne choisissez pas un dressing qui ne correspond pas aux couleurs de vos murs et vos linges de maison. Mis Ă part cela, choisissez un design qui sâintĂšgre facilement avec le style de votre dĂ©coration intĂ©rieure. Certains magasins proposent divers design avec des formes diffĂ©rentes et diffĂ©rents matĂ©riaux. Rendez-vous sur le site de BricomarchĂ© pour retrouver les meilleurs modĂšles du moment. Sachez quâil nây a pas un design plus efficace que les autres. Ă vous dâĂ©valuer chaque option. Cela dit, faites bien attention sur la qualitĂ© de fabrication pour ne pas vous retrouver avec un dressing dĂ©jĂ dĂ©fectueux aprĂšs quelques mois dâutilisation. Pensez Ă lâemplacement Le choix de votre dressing doit aussi correspondre Ă son futur emplacement chez vous. Allez-vous le placer dans votre chambre ? DerriĂšre lâescalier ? Ou dans une chambre spĂ©cifique ? Prenez toujours le temps de prendre des mesures avant de dĂ©cider sur quel modĂšle sauter. Pour finir, mĂ©fiez-vous des modĂšles tape-Ă -lâĆil qui ne correspondent pas Ă vos besoins. Le dressing est avant tout un meuble fonctionnel avant dâĂȘtre un meuble dĂ©coratif.
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choisit on d ĂȘtre celui qu on est